« … Un homme nommé Claude Gueux, pauvre ouvrier, vivait à Paris en 1831. Il avait avec lui une fille qui était sa maîtresse et un enfant de cette fille… Il était capable, fort habile, intelligent, fort mal traité par l’éducation, fort bien traité par la nature, ne sachant pas lire mais sachant penser. Un hiver, l’ ouvrage manqua. L’homme, la fille et l’ enfant eurent froid et faim. L’ homme vola. Il en résulta trois jours de pain et de feu pour la femme et pour l’ enfant et cinq ans de prison pour l’ homme. Il fut envoyé faire son temps à la Maison Centrale de Clairvaux.
On va voir ce que la Société en fait. »
Relation allégorique d’un drame individuel, cet ardent plaidoyer contre la peine de mort et contre la prison met à nu le mécanisme de la brutalité sociale qui ne sait répondre à la détresse que par la répression. Avec Claude Gueux, Victor Hugo n’est plus simplement romancier ou poète, il conquiert une place éminente auprès des plus grands orateurs de la Liberté.
Cinq ans de prison pour ne pas voir sa femme grelotter de froid, son enfant mourir de faim. Souffrir les humiliations imposées par un garde-chiourme sans scrupules. Puis, se révolter contre les vexations et le mépris… Est-ce un crime de vouloir défendre sa dignité, de vouloir rester homme, malgré tout ?
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