Qu’est-ce que l’édition ? Tout d’abord, il faut savoir que le terme « édition » vient du latin « editio ». Ce mot veut dire que c’est une action de publier, c’est le fait de produire. Cela consiste à présenter puis commercialiser de manière légale la production intellectuelle d’un auteur.
Editer, au sens large, ne se concentre pas sur une seule catégorie mais plusieurs. Cela comprend tout ce qui est littérature, sciences, informatique, image et d’autres encore. Le contenant n’est plus seulement papier mais également multimédia à l’heure actuelle.
Quelques fondements historiques
L’édition n’existerait pas s’il n’y avait pas l’écriture et encore moins s’il n’y avait pas l’imprimerie. Avant l’imprimerie, les travaux de toutes sortes étaient manuscrits et recopiés par des moines. L’imprimerie a permis l’essor de la distribution des textes et le développement du livre.
Les différentes fonctions et les instances éditoriales
Benoit Epron ainsi que Marcello Vitali-Rosati ont identifié trois fonctions éditoriales :
- Tout d’abord il y a la fonction de choix et de production (tout dépend de la qualité et/ou des exigences commerciales). Depuis le choix d’un texte à la mise en forme finale, l’éditeur va superviser le développement complet du manuscrit. L’éditeur va s’assurer que le processus suive la ligne éditoriale de la maison d’édition, et que grâce à ce livre on puisse générer des profits.
- Ensuite, il y a la fonction de légitimation, qui est la reconnaissance symbolique. Lorsque l’éditeur choisit de publier un texte, l’éditeur, donne sa caution au contenu de l’ouvrage. Ainsi, il donne la garantie la qualité et confère une certaine légitimité qui sera reconnu par les lecteurs.
- Et enfin la fonction de diffusion, qui est le fait de rendre un contenu matériellement visible et accessible. Nous pouvons considérer que l’éditeur est comme une sorte d’intermédiaire entre l’auteur et le lecteur. Par ce fait, l’éditeur est celui qui permet de rendre un contenu visible dans l’espace public. Par conséquent, il va participer à la promotion de la vision esthétique ainsi qu’idéologique de l’ouvrage publié. L’éditeur a pour rôle d’identifier un lectorat pour l’ouvrage, afin que l’ouvrage trouve son public.
L’extension du domaine de l’édition à l’ère numérique
Depuis l’apparition du Web et de son développement, la version papier n’est plus le seul moyen de partager du contenu. De nouveaux moyens d’éditions sont entrés en compétitions avec les maisons d’édition classiques avec l’essor du Web. Le Web et Internet ont également permis de mettre en avant d’autres moyens de publicité et de promotion des ouvrages, que les moyens classiques comme la télévision ou les journaux.
Le processus éditorial
Le processus éditorial comprend trois grands axes selon Bernard Legendre. C’est l’éditeur qui dirige ces trois axes, il va même diriger le processus complet de la production d’un livre, depuis le choix du manuscrit, jusqu’à la publication. L’éditeur va même établir le programme financier qui inclut les coûts prévus et les gains espérés par la vente des livres.
Sphère éditoriale
Parmi tous les manuscrits qu’il a reçus en proposition, en prenant en compte les ouvrages édités par le passé, l’éditeur choisit les œuvres correspondant à la ligne éditoriale de sa ou ses collections. Si un manuscrit est accepté alors l’éditeur et l’auteur conclut un contrat d’édition. Ce contrat est appelé « la publication à compte d’éditeur ». Ce qui signifie que c’est l’éditeur qui assume tout les risques financiers. L’auteur peut également recevoir un « à-valoir » de la part de l’éditeur qui est une avance sur les droits que l’auteur percevra avec les ventes de livres. S’il y a un échec commercial les à-valoir restent acquis à l’auteur. Après une première lecture du manuscrit, l’éditeur peut demander à l’auteur de faire des modifications sur toute l’œuvre ou une partie. L’éditeur peut également prendre l’initiative de faire des modifications lui-même et il va les soumettre à l’auteur pour que celui-ci approuve ou non. Une fois cette partie faite, le texte par en correction. Le correcteur va souligner les erreurs qu’il a trouvé. Comme les fautes de grammaire, de syntaxe et d’orthographe. Cette partie permet de préparer la copie qui va permettre la fabrication des épreuves.
Sphère technique
Cette étape est l’étape de production, où plusieurs spécialistes travaillent successivement, mais aussi en collaboration à la réalisation de l’ouvrage. Il y a par exemple le maquettiste, qui effectue la mise en page et qui intègre si cela s’avère nécessaire des informations fournies par l’éditeur (bibliographie, sommaire…). Le maquettiste va faire tout cela en respectant la feuille de style de la maison d’édition (police et grosseur des caractères). En parallèle du travail effectué par le maquettiste, l’éditeur a travaillé sur la couverture, avec un photographe ou un illustrateur et un graphiste. L’éditeur a également rédigé la quatrième de couverture. Si le livre sort sous format papier, alors l’éditeur communique le texte à un imprimeur en indiquant les caractéristiques du livre et le nombre d’exemplaires à sortir. Avant d’envoyer le travail à l’imprimeur, l’éditeur et le chargé de fabrication ont déterminé, la qualité du papier, le grammage, le procédé qui sera utilisé pour la reliure, ainsi que l’imprimeur qui sera contacté, à qui un devis garantissant les délais de livraison sera demandé. Dès que le bon à tirer est signé, le fichier informatique du livre est envoyé à l’imprimeur. Le nombre de livres imprimés et les choix d’impressions sont définis par l’éditeur en fonction du public visé, ainsi que du prix de l’ouvrage.
Sphère commerciale
Une fois le livre imprimé et façonné, l’éditeur confie au diffuseur ainsi qu’au distributeur le livre, qui vont eux-mêmes s’en remettre aux librairies. Un diffuseur est quelqu’un chargé de démarcher les différents points de ventes et de prendre commandes, alors que le distributeur, lui va s’occuper d’acheminer les livres aux librairies et d’honorer les commandes prises par le premier. Ces opérations ont un certain coût pour l’éditeur. En effet, cela coûte entre 50 et 60% du chiffre d’affaires qui sera dégagé par le livre.