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1 phrase ou plutôt 12 mots figurent au début de votre rubrique « A propos » : « Il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves… Ni trop tôt ! ». C’est formidable cet espoir que vous donnez à tous mais c’est tellement vrai à la fois !

Je pense que c’est très important de se rendre compte qu’on peut changer de vie sur un coup de tête, et que toutes les excuses derrière lesquelles on se cache pour ne pas entreprendre quelque chose ne sont, justement, que des excuses.

Rédactrice, correctrice de Manuscrits, ghost writing… Je suppose cette réponse de votre part très difficile à évoquer mais si demain, vous ne deviez en retenir qu’un ?

Aujourd’hui, j’ai condensé tout ça en une activité : je dirige la maison d’édition Cherry Publishing, que j’ai créée avec Simon Legouge. Nous mêlons nos expertises dans le domaine du web avec mon expérience du monde littéraire, et cela nous permet d’accompagner de jeunes auteurs qui n’ont pas encore les armes ou qui n’ont pas la volonté de se confronter à l’édition traditionnelle.

Je peux donc faire de la correction, de l’accompagnement d’auteurs, réécrire certains passages… Cela me permet de mélanger enfin toutes mes casquettes.

Dans un de vos articles, j’ai relevé : « Bien sûr qu’il n’est pas parfait, l’éditeur le sait et si votre texte lui plaît, il vous aidera à tailler un diamant dans cette jolie pierre. »

J’ai trouvé cela très bien dit, très pur. Pouvez-vous nous développer ce passage ?

Je pense que la plupart des maisons d’édition cherchent un texte le plus abouti possible, mais les personnes qui étudient les manuscrits ne sont pas des robots. Elles ont leur sensibilité, leurs goûts, et je pense qu’un texte avec beaucoup de potentiel peut passer à travers les mailles du filet s’il arrive à toucher la bonne personne. L’équipe éditoriale se chargera alors d’aider l’auteur à transformer son manuscrit en roman fini.

La Brèche, édité chez 5 sens éditions

Attention, il faut donner le maximum lors de sa soumission de projet, il ne faut pas se dire « oh l’éditeur s’occupera d’arranger ça », sinon vous allez envoyer un texte bâclé, voire carrément mauvais. Mais comme je le disais dans la question précédente, un éditeur peut être touché par un texte et décider d’accompagner l’auteur dans le peaufinage du texte. Baptiste Beaulieu a dit un jour en dédicace que ses éditrices l’aidaient à « tailler le gras » autour de ses textes, et je pense que c’est ça, l’idée.

L’éditeur va élaguer le manuscrit, vous aider à le rendre plus percutant. Si tout était déjà parfait, pourquoi auriez vous besoin de lui, sinon ? Autant vous lancer seul. Je pense que c’est bien de garder ça en tête : donner le meilleur de soi, soumettre la version la plus aboutie de son texte, mais être prêt à le retravailler avec les équipes s’il vient à retenir leur attention.

Pauline, si vous nous parliez de vos trois romans La Brèche, La Mélancolie du Pivert et Là-Haut Dansent les Etoiles ?

Ce sont des romans très différents. J’ai écrit le premier, La Brèche, à 20 ans. J’avais fait le tour des dystopies classiques (Orwell, Huxley, Bradburry…) et j’en avais marre de ne tomber que sur des sagas pour ados un peu mièvres. Je rêvais de trouver quelque chose qui concilierait les deux : la fluidité et la modernité des sagas contemporaines et la force, l’ambiance des classiques. J’ai adapté mon écriture pour coller un peu à cette « distanciation », si je puis dire, qu’ont les grands maîtres du genre avec leurs personnages, puis j’ai modernisé le tout, sans histoire d’amour inutile au milieu.

La Mélancolie du Pivert
édité chez 5 sens éditions

Pour La Mélancolie du Pivert, j’ai eu envie de donner la parole à des ados mais avec un roman pour adulte, un peu comme le fait Roald Dahl quand il donne la parole aux enfants. Finalement, c’est tout le monde qui est pris à partie. J’ai eu envie de douceur après l’univers si obscur de La Brèche.

Pour ce qui est du troisième, Là-Haut Dansent les Etoiles, c’est en fait le tout premier que j’ai écrit, quand j’avais 15 ans. Je l’ai un peu retravaillé, restructuré et fait gagner en maturité, tout en gardant cet esprit un peu ado sur les premiers chapitres avant de glisser petit à petit dans quelque chose de bien plus sombre, ce qui retranscrit vraiment l’idée de basculement lorsque l’héroïne, Alana, tombe dans l’anorexie.

Ça retranscrit la perte d’innocence. Je n’aurai jamais pensé publier ce texte, c’est d’ailleurs pourquoi je l’ai signé uniquement de mon prénom, et qu’il est paru dans la maison d’édition que je dirige, Cherry Publishing.

Là-Haut Dansent les étoiles
édité chez Cherry Publishing

Je voulais vraiment le séparer du reste car il marque une rupture avec ce vers quoi je veux m’orienter maintenant. Mon 4e roman (Danser Sur les Cendres, à paraître aux éditions City début 2021) et le 5e (que je garde encore un peu secret), s’inscrivent dans la littérature générale. Pour la première fois, j’ai osé m’exprimer un peu plus, adopter un ton plus décalé, et je pense que j’ai trouvé ma voix. Mais je compte bien revenir à la dystopie en utilisant cette nouvelle voix !

Après une phrase en 12 mots, en guise de conclusion, qu’aimeriez-vous nous dire ?

Il n’y a pas de secret : pour écrire, il faut s’y mettre.