« Je m’étire !
J’avais besoin de ça pour détendre mes muscles. Ça fait plusieurs heures que je suis posté sur ma gargouille préférée et j’adore le point de vue : personne ne me voit et, moi, je vois tout. La cité s’étend devant moi, à perte de vue, tel un gigantesque disque plat, cerclé d’une enceinte de plusieurs mètres d’épaisseur, formant un anneau parfait de pierres métalliques.
Je m’enorgueillis. »
L’Ombre de l’Étoile, L’enlèvement, tome 2
Après plusieurs mois de tranquillité dans le palais de leur Prince, Éros et Jonas sont contraints de se rendre au royaume d’Asgard.
Alliés au puissant Thor, ils doivent récupérer une dangereuse relique qui menace la gouvernance d’Odin.
Un voyage à travers la neige et le froid, dans un royaume peuplé de créatures mortelles, pour une mission fragilisée par le mépris qui oppose Éros et Thor.
Pour une meilleure compréhension de l’histoire, je vous recommande de lire le premier tome “l’Ombre de l’Étoile, la malédiction”


Dany –
Un premier contact fascinant…
Le roman s’ouvre sur Éros Arlen, héritier discret de la puissante famille Lord, au visage angélique — mais dont l’âme est consumée par la violence et la colère. Ce contraste saisissant entre l’apparence et la nature profonde du personnage fonctionne particulièrement bien, posant d’emblée une dualité intrigante. L’auteur parvient à créer un anti‑héros séduisant, inquiétant et complexe : on ne sait jamais vraiment s’il agit par devoir, par ressentiment familial ou par soif de sang.
Une alliance construite dans la survie
Le duo d’Éros et Jonas Woll, un agent de l’ordre, ne tombe pas du ciel mais résulte d’un choc violent avec le destin — une alliance par nécessité entre deux individus opposés, mais complémentaires. L’univers de Sagaris, suggéré entre ombre politique et menaces latentes, se dessine avec suffisamment d’épaisseur pour piquer la curiosité sans en dire trop dès le départ. Le décor installe un climat d’urgence, d’énigme et d’inéluctable.
L’écriture : effilée, parfois maladroite
Marina Tirion dévoile un style direct et immersif. Certaines pages laissent transparaître une tension brute, une rapidité narrative qui porte le lecteur d’un twist à l’autre. Cependant, on décèle aussi quelques maladresses : des passages trop explicatifs (exposition politique ou historique) ralentissent par moments le rythme. À l’inverse, d’autres scènes — notamment celles décrivant les émotions contradictoires d’Éros — sont dépeintes de manière plus nuancée, et dentelée, apportant une vraie profondeur psychologique.
Points forts
L’anti‑héros en pleine mutation : Éros est un personnage aux prises avec sa nature dévorante — plus il dévoile sa part d’ombre, plus on est captivé.
Suspense et rebondissements : Diana même alliance, en pleine fuite, crée un effet de tension continue, chaque chapitre incitant à tourner la page.
World‑building discret mais évocateur : le Royaume de Sagaris est esquissé avec parcimonie, mais avec assez de matière pour que l’imaginaire du lecteur s’emballe.
À améliorer
Rythme inégal : les explications trop longues alourdissent par moments la lecture et freinent l’élan dramatique.
Personnages secondaires encore à façonner : Jonas, la famille d’Éros, ou les figures du pouvoir, manquent pour l’instant de relief. On devine leur potentiel, mais il reste à le développer.
Conclusion
L’Ombre de l’Étoile – La Malédiction est un premier tome prometteur. Entre anti‑héros intriguant, pacte dangereux, et univers à peine esquissé, Marina Tirion pose de solides bases pour une saga sombre à l’ambiance palpitante. Si quelques longueurs ralentissent le rythme, le charme vénéneux d’Éros et l’urgence de la fuite maintiennent le lecteur en haleine. À suivre avec attention dans la suite — notamment pour voir éclore les personnages secondaires et enrichir l’univers.
1. Style du livre – 7/10
Le style est fluide, avec une volonté claire de créer une tension dramatique dès les premières pages. L’auteure maîtrise bien les scènes intenses, en particulier celles centrées sur les émotions ou les conflits internes. Toutefois, certains passages sont un peu verbeux ou explicatifs, ce qui nuit par moments à l’immersion. Un style prometteur, encore en maturation.
2. Son histoire – 8/10
L’intrigue est bien construite, originale sans être hermétique. Le duo Éros/Jonas fonctionne bien et l’univers de Sagaris possède une densité narrative intéressante. L’histoire reste accessible tout en ouvrant sur un monde riche, ce qui donne envie d’en apprendre davantage dans les tomes suivants.
3. Son suspense / sa capacité à captiver – 8.5/10
Le livre se lit avec plaisir, porté par une tension constante. Chaque chapitre amène une nouvelle révélation ou un danger à affronter. Le personnage d’Éros, toujours au bord du gouffre, est une source inépuisable d’instabilité et de surprise. Marina Tirion réussit à maintenir un rythme globalement soutenu, malgré quelques creux.
4. La fin du livre – 7/10
Sans rien dévoiler, la fin est ouverte et intrigante. Elle donne envie de continuer la saga, mais manque peut-être d’un vrai « coup de poing » narratif. Plutôt que de conclure un arc de manière marquante, elle semble poser les jalons pour la suite. Une fin correcte, mais pas encore mémorable.
Note moyenne globale : 7.6/10
Un premier tome solide, avec un fort potentiel. Marina Tirion pose ici des bases très intéressantes, surtout si les suites développent davantage les personnages secondaires et l’univers en toile de fond.
Pourquoi 4 étoiles ?
Points forts : Un anti-héros marquant, une intrigue bien rythmée, un univers intrigant et une tension qui maintient l’intérêt.
Limites : Quelques longueurs dans le style, des personnages secondaires encore trop effacés, et une fin plus préparatoire que percutante.
C’est un très bon début de saga, prometteur, original, avec une réelle personnalité d’auteur — mais qui peut encore monter en puissance dans les tomes suivants.